Avant de postuler sur UCAS
UCAS est la plateforme qui centralise toutes les candidatures en premier cycle dans les universités britanniques. Pour intégrer une université du Royaume-Uni juste après l’obtention de votre Bac, vous devrez donc obligatoirement passer par ce site internet et vous créer un compte. Avant de postuler, il faut néanmoins passer par deux étapes essentielles : choisir son université et son programme, et prendre connaissance des dates limites de candidature pour soumettre son dossier dans les délais.
Comment bien choisir son université au Royaume-Uni ?
Le Royaume-Uni abrite de nombreuses institutions renommées à l’international. Oxford, Cambridge, LSE, King’s College, Imperial College London, UCL, ou encore Manchester comptent parmi les meilleures universités d’Europe, voire du monde. Il n’est pas forcément évident de s’y retrouver ! Alors, comment faire son choix ?
Sachez que vous êtes limité sur UCAS : vous ne pouvez faire que cinq voeux maximum. Il faut donc bien réfléchir aux universités que vous allez sélectionner et se montrer stratégique pour s’assurer d’être admis au moins dans l’une d’entre elles. Vos voeux ne sont pas classés par ordre de préférence.
Nathalie explique : “À la base, je n’ai pas postulé pour Oxford et Cambridge parce qu’il fallait 17 de moyenne au Bac pour y être admis et je ne pensais pas l’obtenir. En fait, j’étais en section internationale britannique et c’est très difficile d’avoir 17 de moyenne au Bac dans cette section. Finalement j’ai eu 18, donc j’aurais pu ! Mais ces universités ne m’attiraient pas spécialement.”
Nathalie poursuit : “J’ai regardé les classements des meilleures universités dans les parcours qui m’intéressaient, soit Politique et Relations internationales. Cambridge et Oxford arrivaient assez haut, mais j’avais fait le choix de ne pas miser dessus. LSE, Warwick, Sheffield et UCL étaient dans le top 10. J’ai essayé de ne prendre que des universités du Russell Group, mais pour lesquelles je savais que je pouvais obtenir la moyenne générale demandée pour le Bac.”
Essayez de vous montrer réaliste quant à vos chances d’obtenir les notes requises par les institutions, pour ne pas sélectionner cinq universités complètement inaccessibles pour votre dossier.
Nathalie revient sur son expérience : “La LSE était à la base mon premier choix, parce que ce sont les spécialistes en sciences politiques appliquées, mais je n’ai pas été prise. Mon deuxième choix en Angleterre était UCL. Dès que j’ai vu qu’il existait un double diplôme entre UCL et Sciences Po, j’ai voulu l’intégrer, parce que Sciences Po était aussi mon premier choix en France. C’est donc devenu mon premier choix de cursus. C’était parfait de pouvoir combiner les deux.”
Créer un planning et un plan d’action
C’est le premier conseil de Nathalie : “En Terminale, on est très occupé avec les révisions du Bac et Parcoursup, et on peut vite se laisser déborder avec tout ce qu’il y a à faire. Il vaut mieux se créer un calendrier avec toutes les dates pour récupérer les documents, pour se préparer, et avoir un plan d’action à mettre en place.”
Une fois vos universités et programmes sélectionnés, prenez donc le temps de faire la liste de tous les documents dont vous allez avoir besoin et de noter toutes les dates limites importantes. Prenez en compte les délais de préparation aux différents tests requis par les universités : vous ne pouvez pas passer les tests standardisés d’anglais ou le TSA sans vous être entraîné au préalable. Enfin, rentrez toutes les dates sur un planning pour être sûr de ne rien oublier.
Être bien accompagné
Postuler sur UCAS peut être intimidant voire déstabilisant pour bon nombre de lycéens, qui sont amenés à devoir gérer beaucoup de choses en même temps, souvent pour la première fois. Être bien entouré par sa famille est donc primordial pour réussir. Nathalie le confirme : “C’est bien d’avoir quelqu’un qui suit avec nous la logistique, les dates limites à ne pas dépasser, etc.”
Elle poursuit : “S’il faut se déplacer et aller à Londres pour un test ou un entretien, c’est vraiment bien d’avoir quelqu’un qui vienne avec nous. Avoir un parent présent peut aider énormément pour l’organisation. Moi j’ai eu de la chance, mon père m’a accompagnée et il a tout géré du début à la fin au niveau des transports et de l’hôtel. Je n’ai eu qu’à me concentrer sur mon test et mon entretien, ce qui m’a permis de moins stresser et de me libérer d’un poids. Si on peut avoir un accompagnateur, c’est bien de pouvoir se reposer dessus.”
Monter son dossier de candidature sur UCAS
Une fois inscrit sur UCAS, vous devez préparer un certain nombre de documents qui seront transmis aux universités. Le dossier de candidature doit comporter les pièces suivantes :
- Une lettre de motivation, appelée personal statement en anglais ;
- Deux lettres de recommandation écrites par des référents académiques ;
- Vos relevés de notes.
Vous n’êtes pas obligé de présenter les résultats d’un test d’anglais dès l’envoi de votre dossier UCAS. Néanmoins, les universités vous demanderont la preuve de votre niveau d’anglais et il faudra fournir les scores obtenus à l’IELTS, au TOEFL ou au Cambridge Certificate pour valider votre admission si vous obtenez une offre conditionnelle.
Les universités les plus prestigieuses peuvent vous demander des documents supplémentaires. Dans le cas de Nathalie, UCL exige les résultats obtenus au TSA, Thinking Skills Assessment, un test de raisonnement.
Comment rédiger son personal statement ?
La particularité du dossier UCAS est qu’il ne comporte qu’une seule lettre de motivation, commune à tous les vœux. Vous n’aurez donc à écrire qu’un seul personal statement, mais celui-ci sera envoyé aux cinq universités choisies. “C’est compliqué”, détaille Nathalie, “parce que c’est difficile de garder la bonne distance, à la fois pour que la lettre concerne toutes les universités et soit suffisamment précise : c’est un exercice d’équilibriste. C’est très différent de la lettre de motivation française, ça n’avait rien à voir avec la lettre à écrire pour Sciences Po par exemple.”
Nathalie explicite : “Chez les britanniques, le personal statement est un exercice plus personnel que la lettre française qui doit être beaucoup plus formelle. On attend des formulations assez lourdes en France alors que, côté Royaume-Uni, ils attendent des choses moins sophistiquées et plus authentiques. Il faut parler beaucoup plus de soi, de ses motivations, de ses passions et mettre en avant l’aspect extrascolaire. Ils ont les notes donc ils regardent le parcours scolaire mais, dans la lettre, ils veulent voir qui on est en tant qu’individu et ce que l’on fait en dehors des cours. C’est ça qu’il faut valoriser pour leur donner d’autres informations qu’ils n’ont pas juste en regardant nos notes.”
Enfin, Nathalie donne un dernier conseil concernant le personal statement : “En tant que français, on peut avoir beaucoup de choses à valoriser. On a vraiment un avantage quand on ne vient pas de Grande-Bretagne : on peut valoriser le fait qu’on est français, qu’on a une perspective et un point de vue différents. Je pense qu’il ne faut pas le négliger dans la lettre et montrer qu’on a la maturité de partir étudier à l’étranger, de s’ouvrir sur autre chose, etc.”
Trouver ses référents
Sur UCAS, il faut fournir deux lettres de recommandation. En réalité, le candidat n’y a pas accès et ne peut pas les lire directement. Il doit rentrer les coordonnées de ses deux professeurs référents, et ces derniers sont invités par email à télécharger leurs lettres dans le système.
Obtenir de bonnes lettres de recommandation peut être plus compliqué qu’il n’y paraît. “Les lettres des profs comptent beaucoup”, indique Nathalie. “Il faut vraiment s’y prendre en avance, parce que les profs sont très occupés. J’ai vu certains élèves qui se rendaient compte une ou deux semaines avant la clôture de UCAS qu’ils n’avaient pas leurs lettres. Là, c’est compliqué : les profs ne vont pas avoir le temps de faire quelque chose de bien réfléchi et posé. Je pense que ces lettres sont très importantes pour avoir un bon dossier, donc il faut s’y prendre plusieurs mois à l’avance. Il faut bien préciser aux référents pour quelles universités on candidate, pour quels programmes, et quel est notre projet pour leur permettre d’orienter la lettre sur les disciplines en question.”
Nathalie revient sur son choix de référents : “J’avais demandé à ma prof d’histoire britannique et à ma prof de littérature britannique parce que c’était un choix logique pour attester du fait que je faisais des études spécifiques là-dessus. Je pense que ça a dû jouer aussi.”
Comment préparer le TSA ?
Le TSA n’a pas d’équivalent en France. C’est un test de raisonnement, de logique et de mathématiques qui se passe sur papier, pendant environ 90 minutes. Il est utilisé par certaines universités britanniques comme Oxford, Cambridge et UCL pour les aider à comparer les candidats. Bon nombre d’étudiants qui postulent dans ces universités prestigieuses ont en effet d’excellents résultats académiques ainsi que des personal statements et lettres de recommandation percutants et efficaces. Le TSA permet de distinguer entre plusieurs candidats du même acabit et donne un moyen de référence supplémentaire aux jurys d’admission.
Nathalie nous explique en quoi consiste le test :
Il y a une moitié de questions purement mathématiques : par exemple, de la résolution de problèmes et de la géométrie dans l’espace. Il faut calculer et être très rapide. Je crois me souvenir qu’on a une heure et environ 1,30 minutes par questions. Il faut donc lire, comprendre puis résoudre le calcul et donner la réponse. C’est sous forme de QCM donc on a plusieurs choix de réponses, ce qui aide quand même.
Il faut tout faire au brouillon sur une feuille et réapprendre à poser des multiplications et des divisions parce que la calculatrice n’est pas autorisée. Il faut bien se réentraîner à faire du calcul mental et sur feuille. Ce ne sont pas des opérations très complexes, le test vise à vérifier que l’on sait raisonner numériquement de manière rapide.
La deuxième partie consiste en du raisonnement logique : on a des textes et il faut les disséquer pour comprendre quels en sont les arguments principaux. C’est vraiment de la logique textuelle, de l’analyse de texte.
Pour réussir le TSA, il faut obtenir au moins un score de 60/100 points. On peut se préparer facilement en ligne, on trouve beaucoup d’annales. Pour réussir, il n’y a pas de secret : il faut pratiquer et s’entraîner parce que la difficulté réside surtout dans la rapidité et le fait qu’on ne pourra le passer qu’une seule fois. Quand j’ai fait mes premières annales, j’étais même en dessous de 50 points, je n’étais clairement pas au niveau requis. Il faut en faire vraiment régulièrement jusqu’à avoir au moins 65 aux entraînements. Après, le jour de l’examen, ça va tout seul.
Je me suis entraînée en mode bachotage quelques semaines avant l’examen. J’ai dû faire entre 6 et 8 annales entières. J’ai vraiment intensifié mes entraînements pendant les trois semaines qui ont précédé le passage du test.
En 2015, Nathalie a dû se déplacer à Londres pour passer cet examen. Elle avait une journée complète d’admission comprenant le TSA le matin, et l’entretien d’admission avec Sciences Po l’après-midi directement à UCL.
Dossier UCAS : comment faire la différence ?
Obtenir d’excellents résultats académiques ne donne pas la garantie d’être admis dans une université britannique de renom. Alors, comment se démarquer ?
Pour Nathalie, le projet professionnel peut avoir une grande importance : “Je pense que mon projet a pu faire la différence parce qu’il était bien défini et que j’avais beaucoup de convictions sur ce que je voulais faire. Je voulais travailler dans la coopération entre l’Europe et l’Amérique latine. Ce n’est pas ce vers quoi je me suis orientée finalement, mais ce qui compte c’est d’avoir une idée sur le moment. J’ai montré qu’il y avait une cohérence entre le diplôme que je visais et ce que je voulais faire.”
Démontrer une certaine logique dans son parcours peut aussi être crucial pour le jury d’admission. Étant en section internationale britannique au lycée, Nathalie a mis en valeur la pertinence de continuer dans un parcours binational.
Conclusion : que retenir des études en Angleterre ?
Avec le Brexit, le prix des études dans les universités britanniques a augmenté, les étudiants européens étant désormais considérés comme des étudiants internationaux. Si vous pouvez vous le permettre, n’hésitez surtout pas à postuler ! Nathalie ne retient que du positif de son expérience : “C’est un environnement dans lequel on apprend vraiment l’autonomie : on nous fait confiance pour être autonome dans notre apprentissage, on nous demande beaucoup notre avis, on est très sollicités en cours, on doit participer. On est aussi mélangés à des gens venus de partout et de tous backgrounds, et je pense qu’en termes d’émancipation personnelle et intellectuelle, c’est très stimulant.”