Comment se déroule la procédure d’admission au MBA de Kellogg ?
Le MBA de Kellogg est l’un des meilleurs au monde, et par conséquent très sélectif. Pour espérer y entrer, il faut donc avoir un profil très intéressant, voire atypique ! Vous devrez aussi fournir un certain nombre de pièces justificatives, que Kulvinder nous détaille :
- Les résultats du test GMAT : il faut obtenir un score très élevé, supérieur à 700, pour envisager d’entrer à Kellogg ;
- Les réponses aux essays : vous devez répondre à cinq ou six questions. Ces dernières changent régulièrement, à peu près tous les deux ou trois ans. Elles vous demandent de justifier votre choix d’intégrer Kellogg et ce programme en particulier, vous interrogent sur votre valeur ajoutée à Kellogg ou encore sur les valeurs que vous partagez avec l’école
- Un CV à jour, avec tous les détails de votre formation et vie professionnelle ;
- Compléter un formulaire en ligne sur vos expériences.
Si vous parvenez à intéresser le jury d’admission, vous serez invité à un entretien de 30 à 45 minutes.
Qu’est-ce qu’un bon profil pour soulever l’intérêt du jury d’admission ?
Le nombre de personnes qui candidatent chaque année au MBA de Kellogg est très élevé. En 2021, le taux d’admission était de 21 %. La sélection est donc rigoureuse, et seuls les profils qui se démarquent auront une chance d’intégrer le programme. Pour autant, comment savoir quels éléments vont intéresser le jury d’admission ?
Kulvinder le confirme :
Vous avez besoin de choses fortes pour inciter le comité à vous accepter au sein de Kellogg. Pour ma part, j’ai fait des études d’ingénierie mécanique en Inde, et j’ai réussi à fonder deux sociétés qui m’ont assez rapporté. Puis j’ai intégré un programme de grande école à l’ESSEC, en France. Ensuite, j’ai travaillé pour deux ou trois grandes entreprises à Singapour et aux Etats-Unis, et effectué un MBA à l’ESSEC.
Plusieurs aspects du profil de Kulvinder ont certainement attiré l’attention du jury d’admission :
- Sa dimension internationale : Kulvinder a étudié et travaillé en Inde, mais aussi aux États-Unis et en France ;
- Son côté autodidacte : Kulvinder a appris le français en s’installant en France ;
- L’entrepreneuriat : Kulvinder a fondé non pas une mais deux entreprises en Inde, ce qui peut démontrer des qualités de leadership, d’initiative, de gestion et d’organisation et même d’innovation. Des qualités que recherche sans aucun doute le comité d’admission du MBA de Kellogg !
Le GMAT : quel score viser et comment se préparer ?
Le GMAT est un test d’admission qui pèse lourd dans le dossier. Kellogg lui attribue 50 % d’importance au sein du dossier de candidature. Si les scores attendus pour le GMAT ne sont pas souvent les mêmes selon les universités, Kulvinder révèle que pour espérer intégrer le MBA de Kellogg, il faut absolument obtenir un score supérieur à 700, même si l’école a placé la barre à 580 :
Vous devez avoir plus de 700 pour être accepté(e). En fonction de la région du monde dont vous êtes issu(e), il existe un certain score à dépasser. Si vous êtes originaire de certains pays d’Afrique, il est possible d’être admis à partir de 580. En revanche, si vous venez d’Europe, vous devez avoir un score GMAT de plus de 700.
En quoi consiste le GMAT ?
Le GMAT Focus Edition, la nouvelle version du test, est composé de trois parties, d’une durée de 45 minutes chacune :
- Quantitative Reasoning : 21 questions pour résoudre des problèmes mathématiques ;
- Verbal Reasoning : en 23 questions, vous êtes évalué sur votre habileté à lire, comprendre et évaluer des arguments ;
- Data Insights : 20 questions pour manipuler des données de différentes sources.
Combien de temps faut-il pour préparer le GMAT ?
La préparation va vous demander un certain temps, en fonction de votre profil, et si vous êtes plus ou moins studieux. Certains vont mettre plus de temps à préparer le GMAT que d’autres. Kulvinder explique :
En moyenne, les candidats prennent trois ou quatre mois, mais si vous estimez que vous devez améliorer beaucoup de choses, vous passez six à sept mois de préparation. Il m’est arrivé de rencontrer des personnes qui se sont préparées en un mois.
En résumé, le temps de préparation est variable selon vos forces, vos faiblesses et votre motivation.
Comment préparer le GMAT ?
Kulvinder a réussi à obtenir un score de 770 au GMAT. Sur la manière de préparer le test, il a pris quelques cours, mais s’est formé seul la majorité du temps. Aujourd’hui, il donne des cours de préparation au GMAT au sein de Caravelle Academy.
Pour Kulvinder :
La première chose importante, c’est d’avoir de la motivation, car le GMAT est un examen difficile. Mais cela dépend des écoles que vous ciblez. Si vous voulez intégrer l’une des meilleures du monde, vous devez avoir un score de plus de 700.
La deuxième chose, c’est de trouver de bonnes ressources de révisions (on aide justement les étudiants sur ce point au sein de Caravelle Academy), tout en faisant attention à la date limite. Vous devez avoir une bonne stratégie de révision ; souvent on pense que les révisions prennent huit heures par jour, mais vous pouvez passer deux à trois heures de révision par jour en trouvant les meilleurs livres.
Est-il possible de passer un test autre que le GMAT ? Comment choisir ?
Certaines écoles de commerce acceptent aussi le GRE en lieu et place du GMAT. C’est le cas de Kellogg. Selon Kulvinder :
Les deux examens sont à peu près équivalents, mais le GMAT est généralement celui qui est préféré par les écoles. Le GRE est un examen trop intensif sur le vocabulaire anglais, et les écoles ont besoin de personnes qui savent raisonner de manière logique. Certes, l’anglais est impératif, mais vous n’êtes pas obligés de connaître tous les mots anglais pour passer le GMAT, au contraire du GRE.
Vous pouvez choisir entre les deux :
- Au niveau des mathématiques, le GRE est plus simple que le GMAT ;
- Si vous n’êtes pas natif de la langue anglaise, ou que vous ne parlez pas la langue, c’est le GRE qui va être plus difficile.
Faites votre choix selon vos forces et vos faiblesses !
Quel test d’anglais passer ?
Les tests de langues sont des examens importants à effectuer et, en fonction du pays dont vous êtes originaire, il peut être obligatoire d’en passer un. En général, les candidats se tournent vers le TOEFL ou l’IELTS. Kulvinder précise :
Étant moi-même indien, je n’ai pas eu besoin de passer de test d’anglais. Cela dépend si vous avez passé vos études en anglais ou non, si vous avez passé le bac en anglais ou non.
En tant que français(e), vous devrez passer un test d’anglais avec un score plus ou moins élevé pour réussir l’entrée.
Comment répondre efficacement aux essays ?
Les essays demandent beaucoup de temps de préparation, car ils constituent 25 % du profil. D’après Kulvinder, vous devez passer au moins un mois à préparer les essays, afin de penser aux éléments que vous allez mettre en avant dedans.
Il ne faut pas se focaliser sur ses expériences professionnelles : les essays représentent une opportunité de montrer vos expériences personnelles, d’autant que votre parcours académique et professionnel est détaillé dans votre CV.
Les sujets des essays changent régulièrement. Cette année, deux questions sont posées aux candidats :
- Kellogg Leaders are primed to tackle today’s pressing concerns everywhere, from the boardroom to their neighborhoods. Tell us about a time in your life where you’ve needed a combination of skills to solve a problem or overcome a challenge. Which skills did you use? What did you accomplish? (450 words)
- At Kellogg, our values are based on research that concludes organizations comprised of leaders with varied backgrounds and perspectives outperform homogeneous ones. How do you believe your personal and professional experiences to date will help to enrich the Kellogg community? (450 words)
Que mettre en avant dans les essays ?
Si vous n’avez pas travaillé dans de grandes entreprises, ce n’est pas éliminatoire. Il ne faut pas forcément avoir de grands noms sur son CV pour faire mouche. Vous devez en revanche valoriser vos expériences personnelles pour intéresser le comité d’admission. Ce dernier étudie des profils divers donc ne vous découragez pas !
Kulvinder a indiqué qu’il a étudié dans un petit village en Inde, par rapport à d’autres qui ont étudié dans de grandes écoles, et a été le meilleur lors des examens, même au niveau du CV et de ses expériences professionnelles. Il explique :
Je pense que c’est mon parcours depuis mon village en Inde qui a fait la différence lors de mon admission, car les autres personnes avaient fait de grandes écoles et avaient travaillé dans de bonnes entreprises.
Bien enjoliver son profil
Les profils atypiques intéressent particulièrement les comités d’admission de MBA. Kulvinder raconte avoir travaillé avec une élève de 26 ans qui était danseuse étoile. Cette dernière a été acceptée en underschool MBA alors qu’elle venait tout juste de terminer son Bachelor. C’est son profil différent qui lui a permis de se distinguer.
Posez-vous donc les bonnes questions pour savoir ce que vous allez mettre en valeur. Si vous avez acquis des compétences particulières lors de vos diverses expériences, indiquez-les. Kulvinder a travaillé dans une entreprise d’intelligence artificielle, et fondé deux entreprises, ce qui lui a donné la chance de savoir comment travailler en équipe dans une petite entreprise.
Ce qui a aussi intéressé le jury d’admission à propos de Kulvinder, c’est son voyage jusqu’en France :
J’ai mis en avant la façon dont j’ai appris la langue, mes expériences personnelles, les différences de culture que j’ai vécues… J’ai aussi travaillé aux États-Unis et à Singapour.
En bref, ses facultés d’adaptation et son profil multiculturel et polyglotte, ouvert sur le monde, ont été très attrayants pour le comité d’admission de Kellogg !
Comment se déroule l’entretien ?
Différents entretiens selon les écoles
Il est très important de savoir comment vous allez pitcher devant le comité d’admission, car la sélection est très difficile. Préparez-vous et choisissez soigneusement les éléments de votre profil que vous voulez valoriser devant le jury.
Il existe différents formats d’entretien selon les écoles, Kulvinder les a lui-même vécues. Pour Harvard, c’était devant cinq personnes : un professeur, un étudiant, deux alumnis, et une personne psychologue. Les questions portent sur le CV et les expériences traversées. À la suite de votre entretien, vous allez devoir écrire un essay sur votre expérience et ce que vous retenez de l’interview.
Pour Kellogg, l’entretien se déroule devant deux personnes : un aluminae et un professeur. Kellogg préfère passer des entretiens avec des personnes qui sont exactement basées dans le même pays que vous. Par exemple, si vous êtes français, l’école cherchera une personne française actuellement à Kellogg. L’entretien est un peu plus intime, avec peu de personnes composant le jury par rapport à d’autres universités américaines où vous êtes face à un groupe d’évaluateurs.
À quel genre de questions faut-il s’attendre à l’entretien pour Kellogg ?
Ce sont souvent des questions classiques, mais ça peut aussi être des questions très personnelles. Kulvinder a eu droit à des questions plutôt conventionnelles destinées à mesurer la motivation et l’adéquation de son projet professionnel avec le programme :
- Pourquoi Kellogg est-elle la meilleure école pour vous ?
- Quelles activités vous comptez faire ? Quels clubs comptez-vous intégrer (il y a plus de 500 clubs, soyez clair sur vos choix) ?
- Quelles sont vos objectifs professionnels, où vous voyez-vous dans dix ans ?
Le jury va essayer de voir si vous êtes vraiment motivé et si vous n’avez pas écrit que du vent dans vos essays ! Vous devez vous montrer cohérent et sûr de vous.
Comment obtenir de bonnes lettres de recommandation ?
Vous avez besoin de deux lettres de recommandation pour intégrer le MBA de Kellogg, et il existe différentes façons de faire.
Pour Kulvinder, il faut avoir une bonne relation avec votre manager, et aussi mettre de l’importance sur celui qui va écrire la lettre. Si vous travaillez en entreprise, c’est votre responsable direct qui doit écrire la lettre. Si ce n’est pas le cas, cela montre que vous n’avez pas une bonne relation avec votre manager. Kulvinder poursuit :
Ce que vous devez aussi savoir, c’est que la personne qui écrit doit indiquer vos points forts et vos faiblesses, si vous êtes autonomes ou non… Il faut prévoir du temps pour préparer cette étape. J’ai dû faire des sollicitations, contacter les bonnes personnes, dont mon manager.
Soyez sûr de demander suffisamment longtemps en avance les lettres pour que vos référents puissent considérer tout ce qu’ils veulent écrire et ne pas rédiger dans la précipitation. Réfléchissez en amont aux personnes que vous allez solliciter et préparez avec elles ce qu’il va falloir mettre en avant dans les lettres en leur expliquant votre projet et les points-clés du programme que vous voulez intégrer.